jeudi 19 novembre 2015

Témoignage

Libération a appelé les expatriés à témoigner sur comment ils avaient vécus les attentats loin de la France, je n'ai pas été publié mais voilà ce que je leur ai envoyé:

Né à Paris, ça fait 8 ans que je j'habite à Santiago du Chili. Venu nous rendre visite, mon frère est arrivé la veille des attentats. Le jour du drame, à 12 000 kilomètres, sous le soleil du printemps austral, trentenaires hipsters nous buvions des bières en terrasse en fumant des clopes entres potes quand je reçois un Whatsap d'une amie : "atentados en Paris". Ça venait juste de commencer. Appli Libé, on suit le Direct, 18 morts, puis 30, finalement plus de 100. Mon frère nous dit que la meilleure réponse à apporter aux terroristes est de ne rien changer à ses projets. La nuit tombée, le blanc palais présidentiel de la Moneda, bombardé lors du coup d'état du 11 septembre 1973, est illuminé en bleu blanc rouge. Le jour d'après, mon frère, ma femme chilienne et mes deux filles sont devant l'Ambassade de France, ils chantent la Marseillaise. Depuis, nous vivons collés aux écrans pour suivre les évènements. Finalement, mon frère, écourte ses vacances, il rentre en France. Parisien dans l'âme, il dit qu'il veut être avec les siens. Nous sommes tristes qu'il reparte. Ici au Chili, le terrorisme islamiste n'existe pas. Vous avez les attentats, nous, nous avons les tremblements de terre. C'est le même stress post-traumatique, mais moi je préfère que le danger vienne de la Nature que de l'Homme. Ça fait du bien d'être en paix.

mercredi 18 novembre 2015

Triste

Asado (barbecue) de bienvenue pour mon frère Rémi.


Nous qui nous réjouissions tant de l'arrivée de mon frère Rémi,
la fête n'a pas durée…
Suite aux attentats de Paris,
mon frère a décidé d'écourter ses vacances chez nous au Chili.
Il devait rester jusqu'au 5 décembre
et repart finalement dimanche prochain.
Il sera resté 11 jours
au lieu des 24 initialement prévus,
moins de la moitié.
À cause des terroristes.
Lui qui disait que la meilleure réponse à leur apporter
était justement de ne pas changer ses plans.
Fin d'année de merde.
J'ai perdu mon boulot que j'aimais tant.
Ça va être dur maintenant d'en retrouver un aussi bien.
Attentats dans ma ville natale
qui visent des gens comme mon frère ou moi,
des hipsters trentenaires barbus
qui aiment passer leur temps libre
à boire des bières avec leurs potes
en terrasse en fumant des clopes.
Je sais qu'on peut être agaçants.
Mais je ne pense pas qu'au point d'être mitraillés.
Peace & Love

vendredi 6 novembre 2015

J'ai démissioné

Quand je pense à ma “carrière” au sein de la plus grande chaîne de librairies du Chili, je m’imagine un cohete, une fusée. Après un an comme vendeur de la sucursale du Costanera Center, la première librairie du pays, je passais subjefe  de la nouvelle perle de la chaîne, dans le nouveau et tout beau centre comercial écolo bobo Plaza Egaña. Jamais on était grimpé si vite. J’espérais renouveler la performance et passer chef en deux ans. C’est pas passé loin. Avant nos vacances en France en août dernier, une bombe explose dans ma librairie. Deux de mes collègues féminines déposent une plainte à l’inspection du travail contre mon chef pour harcèlement. Mes trois collègues femmes sont en arrêt maladie. Les nouvelles embauches pour les remplacer doivent tous être des hommes. Je pars en vacances en espérant revenir et que les problèmes soient réglés. Rentré, rien n’a bougé, je démissione. On me demande de rester jusqu’à la fin du mois. Le lendemain, mon chef est viré. Un mois, septembre, passe, les ventes ont augmenté de 25%. Un autre mois passe, octobre, + 35%. J’étais sincèrement comvaincu que j’allais rester chef de ma librairie.  Et bah non. Bien sûr, je comprends, 18 librairies, un poste qui se libère, c’est autant de prétendants, tous espèrent depuis des années. J’ai pas pu supporter. Je ne me sentais pas capable de passer les clés de la librairie, au propre comme au figuré, à mon nouveau chef, pour qu’il touche le salaire à la fin du mois que je pensais mériter et j’ai tout plaqué. La fusée a explosé en plein vol. On m’a coupé les ailes. Et je suis tombé par terre. Maintenant, il va falloir se relever.

J’en profite pour passer du temps en famille.

Pour aller chercher Catalina, ma fille aînée, à l'école.


Devant la nouvelle mosaïque, en espérant que cette fois, le mur de l'école ne sera pas taggé. (j'espère qu'en écrivant ce genre de commentaire, je ne vire pas conservateur).

Pour fêter ses 5 ans.


À l'école.






Catalina est née le 31 octobre, Halloween pour los gringos. Pas de Halloween en maternelle ça fait trop peur, mais la fête du printemps. Ça tombait bien toutes les copines de classe de Catalina déguisées en princesse justement le jour de son anniversaire.


C'est notre petite Violeta, déguisée en Blanche-Neige qui est dans les bras de la maitresse de Catalina. Elle rêve de rentrer à l'école, mais elle n'aura que 3 ans à la fin du mois et pas d'école avant d'avoir fêter ses 4 ans.

Halloween, on l'a fait pour notre compte, et on en a reçu des bonbons!



La semaine prochaine, c'est mon frère Rémi qui arrive de France, une visite qu'on attend avec impatience. À la fin du mois, le 29 c'est l'anniversaire de Violeta. 


À bientôt pour d'autre nouvelles. Rebondir.