lundi 11 janvier 2016

Nouvelle année nouvelle maison

Bonne année 2016! Ça sera pas difficile de faire mieux qu'en 2015, pour les Français avec les attentats et pour moi avec l'échec de mon projet professionnel de passer chef de ma librairie et ma démission en conséquence. Pas grand chose à retenir de cette année de merde mais pour nous malgré tout une grande fierté en tant que parents : l'excellente première année de scolarité de Catalina notre fille aînée élue meilleure élève de sa classe de pré kinder (moyenne section de maternelle).



Noël à l'école autour de la cheminée avec un père Noël à barbe blanche authentique (un professeur).


Et Noël à la maison avec un vrai petit miracle de Noël, le Colissimo rouge de ma maman arrivé à point le 24. Normalement, en raison de la grande quantité de colis qui voyagent à cette époque de l'année, il arrive en janvier.


Fantasylandia, le parc d'attractions de Santiago.



Ici l'été a commencé tardivement cette année, mais les grosses chaleurs de l'été austral ont fini par arriver. Les gens étaient aussi contents de la mise en place par les employés du parc d'une lance à incendie pour rafraîchir les visiteurs que des attractions.


La crise économique qui touche la plupart des pays de notre planète, après avoir longtemps épargné le Chili, a fini par arrivé ici aussi. On entend parler de plus en plus de gens ayant perdu leur travail et les experts disent qu'il vaut mieux essayer de se réinventer que de chercher à retrouver un emploi similaire à celui qu'on a perdu en distribuant des CV. Il semble impossible pour moi de retrouver du travail en tant que libraire en étant mieux payé que je ne l'étais. Notre petite famille chilienne a la chance d'avoir du patrimoine immobilier, avec ma femme Teresita, nous sommes propriétaires de notre appartement et Francisca, ma belle mère, possède deux maison, une payée à la sueur de son front et l'autre reçue en héritage. Elle nous a offert de nous en passer une. Nous pensons donc louer notre appartement, le loyer me servirait de salaire jusqu'à ce que je me réinvente professionnellement. La maison, héritée d'un vieux monsieur, nécessite des travaux conséquents avant de pouvoir être habitée par notre couple et nos deux filles. Ça fait maintenant de plus de trois semaines qu'on s'y attelle, avec Enrique, un voisin artisan à qui je sers d'assistant. Enrique est un authentique "maestro chasquilla" comme on les appelle au Chili, ces artisans qui savent tout faire aussi bien plombier, que soudeur, électricien, maçon, carreleur, charpentier, ect... Nous avons commencé par construire un nouveau total égout pour la future cuisine et construire une terrasse en béton au-dessus des nouvelles canalisations.


Ça a été l'occasion pour moi qui me considérait plutôt comme un lettré d'apprendre à me servir de mes mains, à manier la barre à mine, le pic à pierre comme au temps des hommes préhistoriques ou des Égyptiens, un véritable retour aux origines du travail humain. J'ai appris à souder, faire du béton, et à la main, pas avec une bétonnière, une pelletée de ciment pour trois de sable et un peu d'eau. Je n'avais jamais autant sué de ma vie surtout quand on ajoute au mélange trois pelletée de gravier. 

La maison a aussi ses animaux : deux chiens, notre chatte Mermelada (confiture) qu'on avait passé à ma belle-mère parce que les animaux c'est mieux quand on a un jardin que dans un appartement. Et une tortue.


La pauvre avait sa maison au milieu des plantes qu'on a remplacé par la terrasse, elle continue d'y aller malgré la nouvelle configuration des lieux, l'instinct animal. Après la terrasse, nous avons démoli un mur et construit un cadre en béton armé pour la future porte fenêtre de notre chambre. Puis nous avons posé un toit. Je me suis amusé comme un gamin à jouer au charpentier avec le tournevis électrique offert par ma femme pour me féliciter de l'avancée des travaux. 



Toutes ces nouvelles activités m'ont sauvé de la déprim' qui a suivie ma démission de la librairie. Et Enrique el maestro m'a déjà proposé de l'accompagner sur ses futurs contrats en tant qu'apprenti, mais cette fois en étant payé. Il y a une vie après la librairie. Encore une bonne année 2016 et à bientôt pour d'autres nouvelles.