samedi 3 mai 2008

Otoño (automne)

Six mois après mon arrivée au Chili, il a enfin fini par pleuvoir. Les feuilles n'attendaient que ça pour tomber. En témoigne notre "antejardin" (notre jardin devant notre petit immeuble).

Le lendemain matin, les jardiniers étaient à l'ouvrage, comme Mario notre jardinier devant la grille pour entrer dans notre antejardin.


Tout le monde trouve que Mario a une tête à être sorti de prison. Moi, je trouve qu'il a plus l'air d'un paysan. En tous les cas, il est super sympa. Il se préoccupe toujours de savoir si on va bien. Il se réjouissait pour moi que j'ai trouvé du boulot. Il doit nous aider à réparer le vélo de Mara. Moi, je n'ai pas assez de force pour desserrer la roue arrière. Mario, à 68 ans est toujours une force de la nature : il grimpe aux échelles pour déboucher les gouttières. Il a été très impressionné par le survol de notre quartier par l'Airbus A 380.


Ce qui caractérise Santiago et qui déprime ses habitants en hiver, c'est la couche de "smog", de brouillard qui recouvre la ville. On ne voit plus les Andes, et ça pour un "Santiaguino", c'est terrible ! On s'en rend bien compte quand on monte le cerro San Cristobal, la colline et le parc juste derrière chez moi que j'adore monter et descendre en vélo mais où je ne suis pas encore retourné en 2008.
Mais à part cet unique jour de pluie en six mois, même si les soirées et les nuits se sont un peu rafraîchies et que les journées ont beaucoup raccourcies, il continue de faire toujours aussi beau le jour. Comme ici dans le joli quartier bohème de Bellavista sur cette photo qui représente bien l'Amérique du Sud comme je me la représente avec ses maisons colorées et ses chiens errants.

Toutes ces photos sont de Mara prises avec son nouveau reflex numérique D 40X de Nikon acheté aux enchères sur internet. Je les aime bien même si elles nous ont valu encore deux jours de dispute. Elle avait besoin d'un garde du corps. Juste le matin de la nuit où je suis rentré du travail à la Librairie française à 5 heures du mat'. Elle a été les prendre avec Nico, son ex copain... J'aime bien mon travail et mes collègues, mais cette nuit a été éprouvante. Pas de pause pour dîner. On avait rien mangé depuis le déjeuner. Toute la nuit à mettre les livres dans des cartons, à charger et décharger le camion (quand ça n'aurait pas dû être notre travail) et tout ça payé comme un jour de travail normal. Il y a des revendications syndicales dans l'air. Car on doit retravailler une nuit comme ça la semaine prochaine quand les travaux de rénovation de la librairie seront terminés pur remettre les livres en place. J'ai quand même pu un peu me reposer pendant ce pont du 1er mai de 4 jours (tout ce qu'on a gagné en échange de cette dur nuit de travail). On devait aller voir Miguel-Angel, le frère de Mara et Consuelo, sa femme, à Copiapo dans le désert d'Atacama dans le nord ce week-end. Mais on avait pas l'argent pour les billets de bus. Je n'ai travaillé que trois semaines le mois dernier (mon premier salaire dans un pays étranger !). Du coup, encore deux jours à se disputer dans notre appart'. Mais une fois cette nouvelle tempête passée, on a profiter pour faire le ménage d'hiver (mais avec un temps de printemps) de notre casa. On a enfin eu le temps de recommencer à se promener ensemble en vélo. Ça nous manquait. Alors que je suis plus pauvre qu'en arrivant, paradoxalement je sors plus maintenant que j'ai une vrai vie sociale. Comme c'est la coutume au Chili, on a été fêter mon premier salaire (sauf que j'aurais normalement dû payé pour tout le monde). Chez les Canailles un restaurant mythique de l'époque de la dictature à Santiago où on entre avec un mot de passe et qui fermait ses portes à la fin du mois. Après ma dure semaine de travail, pour mette aux points nos revandications, avec deux collègues qui sont de Valparaiso, on a été dans un autre restau mythique (de Valaparaiso mais qui a aussi un établissement à Santiago), le J Cruz où on mange la typique chorillana (des frites, sur lesquelles des oignons, des oeufs au plat et de la viande). j'y retourne ce soir pour fêter le départ de son voyage en Europe de Géraldine, la meilleure amie de Mara.