jeudi 4 septembre 2008

Santiago en 100 palabras

J’ai participé à un concours proposé par le métro : Santiago en 100 mots, une ville qui se raconte. A gagner, pas mal d’argent pour les trois premiers et une publication de leurs écrits sur les affiches du métro, une diffusion extraordinaire quand on sait que des millions de Santiaguinos prennent le métro tous les jours et sinon une publication dans un livre des meilleurs contes pour les 100 premiers. Je ne me fais pas trop d’illusion mais je me suis fait bien plaisir à raconter mon expérience de Français qui vit ici en quelques mots. Chacun des 110 000 participants avait le droit à trois essais. Voici les miens et leur traduction en français. Une bonne idée à proposer à Delanoé pour Paris.

Premier conte, mon préféré

Segunda Oportunidad

Vuelvo a casa después de un paseo en Lastarrias. Encuentro mis maletas hechas, un disco de la Violeta que da vueltas y una carta que dice que me vaya.
Me han visto paseando con otra. ¡Mala cueva!

Dos copas de vino, estoy fuera.
¿Adonde voy con 90 pesos?
Mañana pagan.
Soy extranjero con pocos amigos…

Un mes después vivo en casa de mi jefe. Saco un libro de su biblioteca, cae un papel: es la invitación a una exposición antigua de ella. Es artista. ¡Vaya coincidencia!
¿Me estará invitando a volver con ella?

Deuxième chance

Je rentre à la maison après une promenade à Lastarrias (un quartier du centre de Santiago qui rappelle Paris). J’y trouve mes valises bouclées, un disque de la Violeta (Parra) qui tourne en boucle et une lettre pour me dire de m’en aller.
Ils m’ont vu me promener avec une autre. Putain quelle poisse !

Deux verres de vin, je suis dehors.
Où vais-je avec 90 centimes ?
Demain c’est jour de paye.
Je suis un étranger. J’ai peu d’amis…

Un mois plus tard, je vis dans la maison de mon chef au boulot. Je sors un livre de sa bibliothèque, un papier en tombe : c’est une invitation à l’une de ses vieilles expositions. Elle est artiste. Sacré coïncidence !
Serait-elle en train de m’inviter à revenir vivre avec elle ?

Deuxième conte

Incomprendido

Nadie entiende que hago aquí.
La gente me mira.

Me gusta el clima, la cordillera, ir a la Vega, bajar el san Cristóbal en cleta, me gustan mis colegas, volver a mi casa y tomarme una chela después de la pega.

Estoy aquí embrujado por ella. Pero aunque tenga una visa, un rut y fonasa, la gente sigue sin entender que Santiago gana, porque París no tiene cordillera.

L’incompris

Personne ne comprend ce que je fais ici.
Tout le monde me regarde.

J’aime le climat, la cordillère, aller à la Vega (le Rungis de Santiago), descendre le San Cristobal à vélo, j’aime mes collègues, rentrer chez moi me boire une bière après le boulot.

Je suis ici ensorcelé par elle. Mais malgré mon visa, mon rut (le numéro d’immatriculation qu’ont tous les Chiliens) et Fonasa (la sécurité sociale chilienne), les gens ne comprennent pas que je préfère Santiago car Paris n’a pas de cordillère.

Troisième et dernier conte, je voulais en envoyer un d’une seule phrase qui puisse se lire rapidement dans le métro.

Paris – Santiago
Nos conocimos en Paris, ahora en Santiago vivimos.

Photo de famille. Encore une photo de la librairie. Vivi, Coco et les deux mi-temps : Rodrigo qui nous a abandonné aprés deux ans de bons et loyaux services pour se lancer dans sa carrière de psycologue du travail et Catalina qui travaille avec nous les week-ends.



corentin_riveron@yahoo.fr