mercredi 11 avril 2012

Chiloé

Il y a peu, Teresita se plaignait du manque d'aventure dans notre vie, ces 8 derniers jours, elle a été servie. Le mardi 3 avril, nous étions au concert de musique gitane du Croate Emir Kusturika (avec la Mano Ajena en première partie, excellent groupe chilien de música gitana en espagnol). Le concert avait lieu à Santiago au théatre Caupolican, une salle de la mythique calle San Diego, la rue des libraires, des cabarets, de la bohème et des marchands de vélos qui malheureusement a perdu aujourd'hui beaucoup de ce qui faisait son atrait autrefois. La salle, un amphithéatre, rappellait les concerts des Doors dans les années 70. Nous y avons été avec notre amie Loreto, la meilleure amie de Teresita, témoin à notre mariage, Juan Pablo et Amanda avec qui je me suis réconcilié après un an de brouille et Claudio. Juan Pablo et Claudio sont les amis avec qui nous avons passé la journée le jour de la naissance de Catalina. Sur place, nous sommes tombés par hasard sur Sebastián et Catalina, les amis qui nous ont présenté Teresita et moi, accompagnés de Cécile et Juán, nos amis qui vivent dans un tipi dans la montagne, une vraie réunion de famille ! Très bon concert dont la musique entraînante m'a trotté dans la tête tout le lendemain. Le mercredi, le jour où nous prenions l'avion Teresita, Catalina et moi pour Puerto Montt, un vol mouvementé où nous sommes cognés la tête dans les toilettes Catalina et moi alors que je lui changeais sa couche pendant une zone de turbulence, c'est la peur au ventre que nous avons regagné nos siège et bouclé nos ceintures. Arrivés à Puerto Montt, après un premier bus pour nous enmener de l'aéroport à la gare routière, nous en avons pris un autre, cette fois pour l'île grande de Chiloé où j'avais fait un court séjour en 2009 avec mon frère.

Sur le ferry pendant la traversée pour gagner Chiloé.

Cette fois pas d'otaries bondissant joyeusement autour du bateau.

Mais je crois que je n'avais jamais eu une si belle vue en faisant pipi aux toilettes. 

Une fois sur l'île, nous nous sommes arrêtés à Ancud, la ville importante du Nord de l'île, rasée par le tremblement de terre et le tsunami de Valdivia en 1960 (le plus fort jamais enregistré, 9.5). Selon la Lonely Planet, la ville aurait été mal reconstruite avec du béton partout, nous, nous l'avons trouvé jolie et n'avons pas vu de béton, seulement les maisons en bois typiques de l'île.

Promenade sur le front de mer avec Catalina sur le dos comme ce fut souvent le cas pendant cette semaine de vacances. C'est pas facile de voyager avec un bébé, nous avons terminé cette première journée exténués après un voyage taxi, avion, bus, rebus, bateau et rerebus. Et c'est une famille au bord de la crise de nerf (le papa et sa fille surtout) qui s'est arrêtée sur la Plaza Mayor d'Ancud avant d'aller au lit direct sans même dîner avant. 

Le Chili avec sa géographie extaordinaire et ses 4300 kilomètres de long possède à la fois l'endroit le plus sec de la planète, le désert d'Atacama dans le Nord et le plus humide, Chiloé au Sud.

Il y pleut pratiquement tous les jours, plusieurs fois par jour. C'est ce qui nous avait fait fuir avec mon frère en 2009. Et pourtant cette fois, c'est en partie ce qui a motivé le choix de cette destination : à Santiago, il ne tombe pas une goutte de fin septembre à début juin et la pluie nous manquait. Nous avons commencé par Ancud car c'était le premier endroit intéressant où s'arrêter après un long voyage (qu'est-ce que ça aurait été si on l'avait fait en bus?) notamment pour son musée où l'on peut admirer une réplique de l'Ancud.

La goellette envoyée en 1843 par le gouvernement chilien pour revendiquer la Patagonie. Pour la petite histoire, après quatre mois d'une téméraire navigation par les fiords de la mer du Sud, elle est arrivée avec seulement avec 24 heures d'avance sur un navire français affrêté pour le même objectif, à un jour près, la Patagonie aurait été française. Après Ancud, nous sommes descendus à Dalcahue (dont le nom signifie "l'endroit des bateaux"), un port de pêche, que nous avions choisi comme camp de base. Chiloé n'est pas seulement une île mais un archipel et de Dalcahue, nous pouvions joindre les îles Chauques, les plus belles des petites îles de l'archipel. Malheureusement, nous avons pris nos vacances pour la semaine de Pâques et la plupart des liaisons entre les îles étaient anulées en raison des jours fériés. Nous avons quand même pu nous rendre sur l'île de Quinchao la plus grande des îles Chauques.



Catalina dans la lande d'Achao au milieu de l'île de Quinchao.

Une maman bateau et son bébé bateau. À un an et 5 mois, Catalina chante déjà sa première chanson en français "bateau, sur l'eau, la rivière la rivière, bateau, sur l'eau, la rivière au bord de l'eau", elle était contente de pouvoir mettre enfin des images sur les paroles de sa chanson.

Le debarcadère de l'île de Quinchao.

Et le retour à Dalcahue. 

J'ai vécu quatre ans en Bretagne et j'y ai passé la plupart des vacances de mon enfance. J'avais la nostalgie de la Bretagne, de la mer, de la pluie, de la campagne verdoyante, des bateaux, des marées et de l'air de la mer, que des choses que l'on retrouve à Chiloé et de ce point de vue cette semaine de vacances a complètement rempli son objectif, ma nostalgie a été pleinement rassasiée. Mais les derniers jours à Dalcahue n'ont pas été faciles. Le froid, la pluie, la nourriture des restaurants hors saison ont eu raison de nous. Teresita et moi, nous avons commencé à avoir mal au ventre. Le proyecto huevito II, lancé à mon retour de France, donner un petit frère ou une petite soeur à Catalina pour ses deux ans a été un exito total, Teresita est de nouveau enceinte. Mais si pour sa première grossesse elle avait surtout envie de dormir tout le temps pendant le premier trimestre, cette fois, elle n'a pas la chance d'être épargnée par les nausées matinales. Comme me l'avait dit ma maman, chaque grossesse est différente. Teresita a passé les deux derniers jours à Dalcahue alitée, vraiment mal fichue et la fin des vacances à Chiloé et le retour à Santiago ont été un calvaire pour elle. Heureusement le soleil a fait son retour pour la fin du séjour et après la traversée pour revenir sur le continent (où cette fois, j'ai aperçu une ou deux otaries), nous avons passé une nuit à Puerto Montt, le port d'où partent les bateaux pour la Patagonie.

Photo de la porte de notre pension Vista Hermosa (avec vue sur la mer) à Puerto Montt prise le matin pour ma fille qui continue de nourrir une véritable passion pour les chats ; dès qu'elle en voit un, elle se met à crier gato, gato, gato et elle court le caresser et lui donner des bisous. 

Catalina et Teresita sur le front de mer de Puerto Montt qui fait le charme de la ville qui n'est pas très belle sinon.

Teresita s'oblige à sourire pour la photo. La pension où nous logions n'a pas acceptée que nous y restions quelques heures de plus pour que Catalina y fasse sa sieste. Alors que pourtant la Lonely Planet (en qui j'avais toute confiance avant ses vacances, plus autant maintenant) parlait d'une patronne charmante. Nous avons donc dû faire dormir Catalina dans un centre commercial sur un lit improvisé constitué de deux chaises en plastique.


Le voyage de retour en avion s'est bien passé, aucune turbulence, Teresita comme si, comme ça, une seule crise de pleurs de Catalina. Nous voilà de retour à Santiago pour écrire ce billet comme promis lors du précédent post. Teresita est au travail. Rendez-vous chez le gynéco demain, le long parcours médical de la grossesse recommence et l'angoisse pour le papa, avec ses maux de ventre, de tête, son hypocondriasmo (ou pas?). Normalement, on attend trois mois pour annoncer une grossesse, pas nous, on fait tout en accéléré, bébé, mariage, deuxième bébé. Comme si la fin du monde était pour demain. Il y a encore eu deux tremblements de terre en Indonésie cette nuit, nous qui habitons un pays sismique, le pays le plus sismique du monde comme dirait mon ami Cédric, on commence à trouver que ça fait beaucoup : Haiti, le Chili, le Japon, de nouveau le Chili, de nouveau l'Indonésie... J'espère que tout le monde va bien, ¡un gran abrazo para todos!

1 commentaire:

Flip et Maya a dit…

Tu vois, je prends enfin le temps de venir sur ton blog (et je laisse des commentaires moi ! :-P) et je viens donc vous féliciter pour la nouvelle du bébé ! Bon courage à Teresita pour ses nausées...zut alors, on fera pas une grosse fiesta en juin alors ?!
Biz à vous 3
Cécile